My first true love's name was Street.

My first true love's name was Street.

jeudi 31 décembre 2009


Mercredi 30 décembre; 4h00 du mat'; en sueur contre le radiateur de mon 9m² à Cadet. BAM ! Acmé de la grosse infection éthylique qui ruine mon bide depuis 3jours.

Une seule question : "putaiiin, j'y vais ou pas ?"

Allez ma gueule, quelques sapes éclatées, Acid Tracks de Phuture à fond, quelques hurlements solitaires - "Aciiiiiiiiiiiiiiid !!!" - pour me galvaniser ainsi qu'une légion à l'agonie, et je sue mes miasmes dans mon sac à dos jusqu'à une voiture qui tourne Place Clichy, dans l'attente de nos bouls frétillants d'excitation juvénile, avant de décoller pleins gaz vers un Mur qui a chuté il ya de cela 20 ans et 45 jours.

Je dors, je me tords, je mords mes lèvres et tel un mort des remords me hantent : putain j'ai eu tort.

12h de trajet, rythmées par les blagues pédophiles de mes compagnons de routes : on est en Belgique. Place aux blagues nazies : ça y est, on est arrivés à destination.

Idéalisation des soirées avec mon fleur bleue de pote; une Wurst à la choucroute marinée qui finit d'achever mes sucs digestifs en pleine lutte avec le pus que je contiens, puis c'est l'heure de bouger chez Fabian, ce délicieux schleu au parcours plein de grandes écoles, de missions onusiennes, ainsi que d'aventures sexuelles et youthologiques à en faire pâlir Duris dans son auberge de merde. Jme casse de chez mes compagnons de route pour suivre mon destin à court-terme, et m'éloigne du petit quartier bourgeois auquel ils ont droit et qui faisait pourtant tellement de bien à ma vulnérabilité physique actuelle.

Le U-Bahn, froid frère du métro. La neige. Le désert urbain. La notion à l'allemande des distances. Micromégas. La périphérie. La marge.Personne sur les boulevards interminables. La hass.

Putain dans quelle galère jm'embarque encore, jlaime bien mais bon...

Enfin arrivé devant son batiment : un grand paralélépipède de béton dont la façade est animée par une immense bâche sur un fond de Noël chaotique.

Rien que pour cette vision je me dis que ça valait ldétour; putain comment y vont kiffer mes ptits parigots de merde quand jvais faire des gestes imposants et des grognements graves poiur mimer cette ex-friche industrielle à la merci de conditions sibériennes.

Je tourne mais ne trouve pas l'entrée. SMS. Et là ...

Dans cette atmosphère d'isolation intemporelle - enfin... post-industrielle quand même - le Fab débarque, grimé d'un masque de loup et déployant ses membres anguleux à la semblance d'une araignée mythologique. Je ne le réalise que maintenant, mais ça m'a évoqué tellement de truc sur le coup (les scènes de sectes dans Putsch, Saint Jacques La Mecque vu d'un certain angle, et les vidéos d'une scandinave barrée à la biennale de Venise en 2005; + un vieux clip de QOTSA)

Bref; la bête me saute dessus, on s'embrasse, on monte dans une cage d'escalier pénitenciaire, et nous entrons dans the appartement typique de ce qu'on pourrait ériger en tant que cliché de ce qui fait bander tout un chacun à Berlin : de l'espace du béton des poutres des armatures des objets kraftwerkement poétiques (exemple : une grosse machine à peindre et dessiner les murs)

Les retrouvailles classiques, trop dtrucs à sdire, des allusions hystériques au roadtrip qu'on s'est fait il y a 2 ans en stop du côté d'Avignon, à dormir sur les remparts dans des tour de gardes remplies de pigeons insalubres alors qu'il est aviophobe, nos dernières anecdotes rock'n'roll, les derniers sons qui sont sortis de mes doigts de maçon, etc.

Au milieu de cet imbroglio de micro-biospeaks, l'une des dernières soirées qu'ils a organisées retient mon attention :

Dans cet ancien atelier d'une centaine de m², à l'occasion des 20 ans de la chute du mur, il a invité un max de peuple et dressé cette grande cloison dorée afin de bloquer l'accès à 30% de l'espace. Ca s'accumule, ca s'est accumulé, les gens ne pouvaient plus bouger; c'était l'heure de faire tomber le mur.

Bénéfice de cette soirée ? Non profit. Mais des putain de retombées RP - sont quand meme passés dans le Berliner Zeitung en plus d'un méga-buzz, les mecs. C'est bon pour le Fab, ça, quand on sait que c'est le gonz qui a un peu créé les soirées Erasmus Berlin. Mais attention : les esprits Système UR real Berlin dans des aparts de ouf, concept à la clef, ne se mélangent pas non plus au sacro-saint conformisme festif des groupies d'Erasme : ce soir il organise un repas pour 65 trendsetters, suivis d'une orgie dans une piscine désaffectée., mais loin de lui l'idée de passer voir ce qui se passera à l'Erasmus New Year's Eve party qu'il a lancée en plein centre, à Mitte. Ce mec est vraiment un baisé en fait. Un baisé cool, mais un baisé quand meme ...

Bref, une luge pendue au mur, des prototypes de mode developpement durable trendy trash qui touchent nonchalemment les corps indolents de tables graphiques épuisées, et l'heure de dormir sur l'un des matelas éparpillés au gré de cette fin de décennie, le début d'une désinfection gastrique en cours.



Suite demain





> histoire de chute du mur > record audio

> préparatifs de soirée 65 personnes

> francais / fusée dans l'appart

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